Voilà un projet sylvicole qui vient honorer la confiance des intercommunalités et entreprises autour de Belledonne dans le dispositif Sylv’ACCTES.

En début d’année, l’ONF avait proposé ce chantier à la commune de Laval-en-Belledonne pour cet été, avec un financement à 50% des travaux (dans le cadre du Projet Sylvicole Territorial de Belledonne). Les ouvriers nous ont fait découvrir le résultat : Parsemés de façon très aléatoire, des branchages au sol marquent leur intervention pour faire de la place à de jeunes feuillus. A terme, il faut sur cette parcelle de 9 ha, donner autant d’importance à l’érable qu’aux résineux. Coût de l’opération, autour de 10 000 €, aidée donc à hauteur de 5000 €.

« Soutenir les opérations pratiquées aujourd’hui »

Depuis la validation du programme par Sylv’ACCTES en 2020, suite à une concertation des gestionnaires forestiers locaux, l’aide à la sylviculture commence à accompagner quelques projets sur la chaine de Belledonne. C’est signe que dans la construction du dispositif, les professionnels ont identifié des itinéraires sylvicoles qui sont adaptés à leurs pratiques et à la réalité du terrain. C’est ce que confirme l’ONF lors de la visite de la forêt où se termine l’opération sylvicole : leurs pratiques actuelles consistent à maintenir ou améliorer des peuplements forestiers de montagne en futaie irrégulière, en travaillant au profit des feuillus de qualité, au mélange d’essences. Et justement, l’aide financière permet très précisément de financer cette démarche, d’un côté en tenant compte de la diversité d’héritages sylvicoles, mais de l’autre en étant assez exigeant pour ne pas financer n’importe quoi ! Il s’agit de l’avenir du paysage de nos montagnes.

Un circuit financier transparent et vertueux jusqu’au bout

Des milliers d’euros sont engagés par les communautés de communes Le Grésivaudan, Cœur de Savoie et bien d’autres dans la région, depuis quelques années (Quelques entreprises locales s’y sont mises aussi, souhaitant contribuer à l’économie forestière de leurs massifs voisins). C’est l’association Sylv’ACCTES qui les redistribue en forêt après le traitement de chaque dossier déposé par un gestionnaire forestier (Quelques critères sont à respecter). Des opérations qui plaisent aux forestiers, puisqu’elles ont du sens pour eux. Dans les consignes passées entre gestionnaires et ouvriers forestiers la tendance est à s’appuyer sur les mécanismes naturels de la forêt tels que la régénération ou la compression, et sortir d’une vision uniquement concentrée sur le résineux en s’intéressant aux feuillus.

Face au changement climatique et ses conséquences en forêt, il est beaucoup mieux de favoriser de manière préventive la diversité, quand c’est encore possible. Pour une commune ou un propriétaire privé, se saisir bien en amont de ces questions sylvicoles, permet d’anticiper le renouvellement de sa forêt, sa valeur économique, et sa capacité de résilience.